Le changement climatique est une menace supplémentaire pour la sécurité alimentaire en République Démocratique du Congo et plus particulièrement dans la province du Sud-Kivu. Ces dix dernières années on assiste à l’augmentation de la fréquence des catastrophes naturelles, à la modification des conditions climatiques locales, à l’intensification des évènements météorologiques extrêmes, à la désertification, aux inondations, à la submersion, aux vagues de chaleur… Ces phénomènes ont un impact considérable sur la réduction des rendements et de la qualité nutritionnelle des cultures. Les petits producteurs, les femmes et les enfants, ainsi que les plus pauvres sont les plus vulnérables à ces chocs. Ils sont les plus affectés par l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et restent sans soutien du gouvernement. Cette situation n’a pas laissé indifférent FH Suisse et Interaction qui, à travers leur appui financier ont appuyé AFPDE et FHRDC dans l’organisation de deux ateliers de formation sur les pratiques agroécologiques. Durant six jours les agriculteurs membres et non membres de la coopérative des caféiculteurs Tuungane (COCAT) venues des villages de KANENGE, BUTOLE, BUHEBA, BWEMERE, BUGEGWA, KYAGAMA, LUBARIKA et LUVUNGI dans le groupement d’Itara ont été outillés sur les pratiques agro écologique. Les autorités de ces différentes localités ont-elles aussi été sensibilisées au cours de ces ateliers. Il a été question de s’imprégner des avantages de pratiques écologiques. Dans cette perspective, souligne monsieur BRONNKE SAFARI, expert en écologie et facilitateur de ces assises, l’agro écologie propose une vision basée sur la meilleure intégration entre les espaces urbains et ruraux, les consommateurs et les producteurs, un cycle vertueux de l’alimentation et des nutriments de la fourche à l’assiette et de retour au champ. L’agro écologie offre des solutions tout au long des chaines de valeur : gestion optimale de la matière organique du sol pour une meilleure fertilité et une érosion réduite, production suffisante, alimentation sûre et nutritive, distribution via de plus courtes chaines de valeur tant en termes de distance parcourue par les aliments qu’en nombre d’intermédiaires, meilleurs revenus pour les producteurs, meilleurs prix pour les consommateurs, meilleure gestion des déchets organiques, entre autres.Dans ce contexte, il est urgent d’agir sur et avec l’agriculture a rappelé le facilitateur, en soulignant que l’agro écologie est la seule option permettant aux systèmes agricoles de devenir plus résilients et adaptés tout en produisant davantage, de manière plus diversifiée et en réduisant les émissions de gaz. Toutes les pratiques agro écologique visent à établir les fondations d’une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable en combinant le respect de l’environnement, la performance économique et la meilleure acceptabilité sociale possible.Soulignons que le territoire d’Uvira est un grenier agricole qui regorge de véritables potentielles, mais l’agro écologie y est souvent réduite à un ensemble de pratiques agricoles. Mais en réalité, elle s’applique à l’ensemble du système alimentaire. Grâce à une gestion optimisée de la fertilité du sol, une biodiversité cultivée plus importante et des services éco systémiques mieux valorisés, l’agro écologie peut vraiment répondre aux défis de l’agriculture, actuels et futurs. Ces formations ont été organisées dans le cadre du projet ‘’Agroécologie, caféiculture et résilience au Sud-Kivu, RDC’’ un projet financé par FH Suisse et Interaction et mise en œuvre par AFPDE.